LUNA
Nous sommes
aujourd'hui, toujours et encore sur le rocher Quillebeuf, entre Barfleur et
Gatteville, en face de l'anse de Crabec.
Mais cette
fois sept siècle et demi ont passé depuis la disparition de la blanche Nef, de
la famille des rois d'Angleterre et de leur trésor, puisque aujourd'hui, c'est
le terrible hiver de cette année 1860.
L'hiver à été
particulièrement rude, et en ce 17 février, c'est une fois de plus le vent
d'amont qui souffle sur nos cotes du Cotentin.
L'idéal pour
traverser la baie de seine au portant tribord, et passer bien au large du cap
de Barfleur . Normalement …
Sa dernière
course remonte a mai 1858 ou il à débarqué de nombreux émigrants allemands dans
le port de Baltimore
Nous sommes en
grande morte eau et le courant dans la baie de seine n'est pas très important.
Si l'on passe
bien au large du raz de Barfleur nous n'avons pas à craindre d'être bloqué par
la marée, c'est pourquoi le capitaine appareille du Havre vers 17H000, à la
pleine mer, vers un destin tragique qui endeuillera la presqu'île du cotentin
pendant de nombreuses années
En effet, les
seuls mots "
Nous sommes
donc le jeudi 16 février 1860, en fin d'après midi, vers 5 heure, heure de la
pleine mer, et nous quittons le port du Havre pour un long voyage qui nous
mènera vers la nouvelle orleans.
Une bonne
brise d'Est Nord Est, le vent d'amont, est levée, ce qui nous permettra de
traverser rapidement la baie de seine pour passer au large du cap de Barfleur,
tant redouté.
L'hiver à été
rude et il fait très froid au havre comme dans toute
C'est pour la
plupart un monde nouveau dans un pays lointain.
Les uns
regagnent une famille, les autres partent confiants pour consolider leurs
affaires, certains prennent la route de l'aventure.
Equipage et
passagers rassemblent cent trois noms sur les papiers de bord entassés dans la
dunette.
Du mousse au
capitaine, côté équipage, du bébé vagissant au vieillard chevrotant, côté passagers,
il y a tout un monde d'origines et de caractères les plus divers.
Dés la sortie
du Havre, le vent portant fait filer le trois-mâts, toute sa toile dehors, à
près de 8 noeuds . Une bonne brise gonfle les voiles.
Tout est
normal à bord et la nuit commence à tomber
Le long voyage
prévu commence plutôt bien, et c'est rassuré que les passagers prennent leur
repas et vont se coucher.
Même si Phil
Kent, cuisinier du bord, se rend compte que la brise a sérieusement fraîchie et
en fait part au capitaine.
Mais il est
déjà tard, la nuit est tombée depuis longtemps, le capitaine prend quand même
un ris dans la mature, et navigue prudemment, dans la nuit noire,
Surtout qu'il
n'y a aucune visibilité et que le vent de Nord Est fraîchi toujours.
La nuit est tombée
en Baie de seine ce 17 février 1860, le trois mats américains Luna est partie
en début de soirée du Havre pour rejoindre
Le vent de
Nord Est, bonne brise au début, fraîchi de plus en plus et c'est avec un ris
dans la mature que
Le lendemain
matin, a la levée du jour le Capitaine s'aperçoit tout de suite que sa route
n'est pas bonne. En effet au lieu de filer au Nord Ouest et ainsi éviter le raz
de Barfleur, terrible et périlleux par ce temps de chiens,
Serait ce une
erreur de navigation du pilote à la barre?
Le capitaine
ne reconnaît pas tout de suite St vaast, dans les embruns qui ne lui permettent
aucune visibilité, aussi il s'approche encore de la cote.
Les marins du
port de St Vaast aperçoivent au loin les trois mats de
Il connaissent
bien la région et savent que la tempête de Nord Est risque de drosser le grand
navire à la cote, sous le fort de
Et si cela,
par malheur arrive, point de salut pour l'équipage!
Mais ils ne
peuvent rien faire, eux mêmes coincés au port par la tempête qui fait rage et
surtout par la mer qui descend.
Peut être que
le grand vaisseau viens se mettre à l'abri sous le fort de l'ilet, ou encore
espère t il pouvoir rentrer dans le port de St Vaast.
En tous cas sa
décision doit être prise très vite.
Et la tempête
le pousse de plus en plus vers le rocher de la dent, sous Tatihou.
On se sait ni
pourquoi ni comment mais le capitaine donne l'ordre au dernier moment de
changer de cap et de filer vers le nord, il frôle les récifs de Tatihou puis
ceux de Réville et réussi à se dégager de cette fâcheuse posture en profitant
du courant qui l'emmène vers le nord et sa destinée.
La tempête
fait rage sur les cotes du cotentin et nous sommes le 17 février
A travers les
embruns qui leur glacent le visage les habitants de St Vaast prient pour que le
grand trois mat qui arrive de L'Est ne s'échoue pas sur les récifs de Tatihou
Pour les
marins de Saint-Vaast la situation ést des plus sérieuses.
A terre comme
à bord, on commençe à serrer les dents, et le reste.
Le « captain»
fit ses preuves et les manœuvriers les leurs, tant et si bien que, serrant au
plus près du vent, le navire double de justesse le dangereux îlot et poursuit sa
route sous Réville et Barfleur, afin de doubler le phare Gatteville qui lui
ouvre la voie vers l'Atlantique.
Le jusant
favorisant la course,
Enfin au loin
apparaît le tout récent phare de gatteville à la pointe Est du Cotentin.
Le salut pour
les marins et passagers de
En effet une
fois passé le raz de Barfleur et la pointe de gatteville, le vent même très fort
poussera le trois mats vers l'Ouest et la nouvelle Amérique.
Mais
Le capitaine
connaît certainement les dangers de cette cote, et surtout le terrible récif de
quillebeuf qui coula la blanche nef 740 années plus tôt, mais peut être qu'il
ne peux déjà plus manœuvrer poussé par les vagues, le vent mais aussi la marée
qui remonte.
Toujours est
il qu'encore une fois,
ça y est
enfin,
Mais nous
sommes en plein hiver et le vent de Nord Est est de plus en plus fort .
Nous sommes le
vendredi 17 février 1860 en fin de matinée, et le salut est proche car, au
loin, malgré les embruns, on aperçoit le Phare de Gatteville.
Avec beaucoup
de difficultés
Moins de 10
minute après être passé devant Barfleur ou beaucoup de Marin regardaient, aussi
inquiets que les st Vaastais quelques heures plus tôt, le navire en proie à la
tempête, se rapprocher dangereusement de la cote.
Certains tente
de sortir leur canots, mais la mer viens juste de remonter et la tempête fait
toujours rage, rendant impossible toute aide.
La habitants
du port commencent a se masser devant l'anse de Crabec espérant voir le voilier
s'éloigner, puis à la surprise générale, le trois mats change de cap et se
dirige droit vers le récif de Quillebeuf.
Le Barfleurais
comprennent déjà ce qui va se passer dans les prochaines minutes.
A bord nul ne
semble présager du danger, tout proche et bien visible pourtant, puisque le
rocher est à fleur d'eaux, la mer remonte à peine, lorsqu'un sourd craquement
se fait entendre, a l'avant bâbord.
Dans le Choc
deux des mats sont arrachés, les passagers et l'équipage sont projetés à
l'avant du navire.
L'abbé Leblond
écrivit, il y a bien longtemps:
"Un choc
terrible ébranla le navire de la quille à la pomme du grand mât. Démâtée par la
force du vent,
Une fois de
plus au large de Barfleur, entre Gatteville et Barfleur , en face de l'anse de
Crabec, plus exactement, un drame viens d'avoir lieu.
Et toujours
sur le fameux rocher Quillebeuf, ou coula la blanche nef bien des siècles plus
tot.
La mer
commence à monter, il est un peu plus de midi et nous sommes le 17 février 1860
en pleine tempête de vent d'amont.
A la côte,
c'est autant la panique que sur le navire en perdition. Chacun essaye de
trouver une barque, un navire, un canot pour aller aider les malheureux que
l'on commence à voir disparaître au loin, pris par les vagues.
Les passagers,
hommes femmes en enfants tente de fuir, aidant les blessés. L'équipage
s'affaire à mettre un canot à l'eau mais rien n'y fait la mer est trop forte et
les brisants emmène tout, mats, canots, bois, cordages et corps dans la mer en
furie.
Sur le rivage,
tout proche, les populations de gatteville et Barfleur ne peuvent qu'assister
impuissantes au désastre, à la tragédie qui se déroule sous leurs yeux ébahis.
Les plus
courageux veulent aider les naufragés qui continuent à disparaître dans l'eau
glacée, mais rien n'y fait.
Certains
pourtant réussissent à nager quelques dizaines de mètres mais sont aussitôt
emportés par la tourmente.
Ceux qui
veulent s'approcher du rocher sont irrémédiablement balayés.
Moins d'une
heure après le premier choc, il ne reste de
Il est un peu
plus de midi, un vendredi d'hiver 1860, tout prêt du port de Barfleur, et un
grand voilier qui devait rejoindre la nouvelle-orleans viens de sombrer en
pleine tempête, empalé sur le rocher de quillebeuf.
103 personnes
étaient à bord, mais maintenant il ne reste que quelque rescapés désespérément
accrochés a ce qui reste de la mature.
La plupart ont
déjà périt dans l'océan glacial et déchaîné.
La mer monte
toujours et la tempête redouble de violence.
Comme toujours
en début d'après midi, l'abbé Travert fait le Catéchisme dans l'église de
Barfleur, face à la mer.
Deux marins
paniqués, Charles Doucet et jacques Leboul, viennent le prévenir du drame qui
se joue à quelques encablures de là.
Mais le curé
accablé ne peux rien faire, aussi il fait habiller chaudement les enfants de
cœur, prend la croix de procession, et se dirige vers la hauteur pour donner
l'absolution au infortunés qui se débattent toujours dans les flots furieux.
Pendant ce
temps trois malheureux arrivent à rejoindre la cote, trois marins de
Il sont
ballottés dans les cailloux avant d'arriver, blessés, épuisés, gelés et a
moitiés noyés sur la plage de l'anse de Crabec.
Deux
survivrons à leur blessures, le troisième mourra des suites de ses plaies lors
de son transport vers Cherbourg.
De
Seuls des
morceaux de bois commence à joncher le rivage de Barfleur à Gatteville.
En quelques
heures 100 personnes, hommes, femmes et enfants ont disparus là sous les yeux
effarés des habitants de la pointe Est du Cotentin.
2 rescapés et
quelques morceaux de bois sur le rivage, c'est tout ce qui reste de
La luna s'est
éventrée sur le récif de Quillebeuf, entre Barfleur et Gatteville à la pointe
du Cotentin, dans une formidable tempête de vent d'amont.
Durant toute
la nuit du vendredi 17 au samedi 18 février 1860, la petite plage de l'anse de
Crabec est jonchée de débris de toutes sortes et de cadavres des malheureux
péris la veille à quelques encablures de là
Jusqu'au 26
avril, les corps arrivent au sec .
Les registres
municipaux de Gatteville dénombrent les victimes :
- Les 8 et
9 mars : 7 hommes 2 femme, 2 enfants
- Les 4, 5 et
6 avril : 10 hommeset 4 femmes ;
- Le 9 avril :
un enfant
- Les 19 et 20
avril : 6 hommes ;
- Le 26 avril
: quatre hommes et deux enfants,
Au total,
c'est trente-huit corps qui seront retrouvé sur la plage entre Barfleur et
néville, pendant deux mois
Les rapports
des registres de la commune laissent d'abondants détails sur l'habillement et les
objets particuliers de chacun, depuis le gilet de poil de chèvre jusqu'au
caraco, en passant par la médaille de
Le Bilan est
terrible, 39 morts, 2 rescapés et 64 disparus.
La plupart des
victimes sont aujourd'hui inhumés au cimetière de gatteville
Un, morceau de
membrure de
Le samedi 13
décembre 1958, était retrouvée, dans le sol de l'ancien cimetière de
Gatteville, une stèle élevée à la mémoire du capitaine de
Une seconde
pierre, plus importante, parfaitement intacte, a été retrouvée sur
l'emplacement des naufragés inhumés à Gatteville. Cette pierre remise debout
sur le lieu de sépulture rappelle aux passants le triste souvenir dans le vieux
cimetière.